La linguistique et ses formes historiques d’organisation et de production
(Paris, 24-26 janvier 2019)
Université Paris-Diderot
Amphithéâtre Turing (Bâtiment Sophie Germain)
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Ce colloque est l’occasion de célébrer le quarantième anniversaire de la SHESL (Société d’histoire et d’épistémologie des sciences du langage) de la revue HEL (Histoire Epistémologie Langage) qui lui est associée, ainsi que les 35 ans d’existence du laboratoire HTL (Histoire des théories linguistiques). Il est ouvert à tous les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire, à la sociologie ou à la philosophie des sciences du langage.
Thématique :
On peut à juste titre considérer l’investigation scientifique comme une pratique gouvernée par des critères épistémiques spécifiques (formulation d’hypothèses et validation empirique). On peut aussi la concevoir comme impliquant des formes d’organisation qui reflètent des traditions institutionnelles ou didactiques, des affinités théoriques, des voies de transmission, ou encore diverses préoccupations sociales, politiques, ou même religieuses. Sous ce regard la linguistique témoigne d’une multiplicité de formes d’organisation de la recherche et d’une grande diversité des productions scientifiques qui s’ensuivent.
Les formes d’organisation et de production peuvent plus ou moins s’écarter des sentiers battus de ce que la recherche académique d’aujourd’hui considère comme des formes d’organisation et de production scientifiques typiques ou dans la norme universitaire. En dehors des structures universitaires, on peut par exemple penser aux sociétés savantes (internationales, nationales ou plus locales), aux confréries religieuses, aux cercles et aux réseaux intellectuels plus ou moins durables et organisés, aux écoles de tous types, aux instituts de linguistique, etc. On peut penser aussi aux productions de toutes ces instances, tels les manifestes, les instructions (de collecte de données, ou fixant le cadre descriptif), les mémoires, les revues, les grammaires missionnaires, les prescriptions terminologiques, les manuels et les dictionnaires à visée pédagogique. Au-delà des structures mises en place par les institutions académiques, des formes d’organisation peuvent impliquer des groupes théoriques et des réseaux plus ou moins stabilisés, et des écoles de diverses formes ; ce qui est en jeu ici c’est la description de ces « collèges invisibles », de leurs motivations historiques et de leurs objectifs, des facteurs qui induisent chez les acteurs un sentiment d’appartenance et des stratégies employées pour s’assurer une place dans le monde universitaire. L’interprétation très large des « formes d’organisation » proposée dans cet appel laisse très ouverte la manière de considérer formes d’organisation et formes de production ; il ne s’agit pas, en particulier, de se restreindre aux approches sociologiques, bien que les propositions qui explorent le problème dans cette direction soient évidemment les bienvenues.
Le comité considérera avec attention toute proposition qui porte sur les manières dont l’investigation linguistique s’est organisée, ou, en d’autres mots, les modes divers selon lesquels les individus ont pris part à la recherche en linguistique, se sont réunis en groupes, écoles, « paradigmes » (que cette notion kuhnienne soit applicable ou non à la linguistique), et institutions de toutes sortes.
Les thèmes particuliers qui suivent pourront être abordés (cette liste est donnée à titre de simple suggestion et ne se veut pas exhaustive) :
-La constitution de groupes ou de réseaux théoriques (y compris d’un point de vue sociologique).
-Le rôle des congrégations religieuses et leur histoire.
-La constitution du monde académique moderne (par exemple l’institutionnalisation de la recherche en linguistique au XIXe siècle en Allemagne).
-Le rôle des sociétés savantes et leur histoire.
-La notion d’ « école » (par exemple l’« école de Genève », ou l’ « école de Prague »).
-La constitution de la linguistique comme discipline autonome dans le monde académique.
-Les notions de paradigme, ou de programme de recherche en linguistique.
-La description des productions liées à l’activité linguistique (par exemple, les grammaires), pour autant qu’elles soient représentatives d’une école, d’une institution, etc.
Frais d’inscription : 50 € (35 € pour les étudiants et précaires)
Gratuit pour les membres de la SHESL et les doctorants HTL