Dossiers d’HEL n°7
Lecture vernaculaire de textes classiques chinois
Reading Chinese Classical texts in the Vernacular
Numéro dirigé par John Whitman et Franck Cinato
SHESL 2014
Rencontre autour de quelques manuscrits glosés de la Bibliothèque nationale de France
Jeudi 28 novembre 2013. Bibliothèque nationale (Richelieu), département des manuscrits
Dans le prolongement des journées d’études tenues au Japon, (Dossier n°7 : Lecture vernaculaire de textes classiques chinois / Reading Chinese Classical texts in the Vernacular) Charlotte Denoël, Sumi Shimahara, Andreas Nievergelt, et Franck Cinato ont présenté quelques manuscrits glosés de la BnF aux Prof. Ishizuka, Harumichi (Hokkaido University), Kosukegawa, Teiji (Faculty of Humanities, University of Toyama), Ikeda, Shoju (Hokkaido University), Yamamoto, Shingo (Shirayuri College), Takada, Tomokazu (National Institute for Japanese Language and Linguistics). Ce fut l’occasion d’échanges des points de vues et de réflexions sur les pratiques des copistes et des glossateurs.
左から右へ left to right: Andreas Neivergelt — Charlotte Denoël — Franck Cinato — Kazuhiko Suzuki — Fujimoto Kaori 藤本香織— Ishizuka Harumichi 石塚晴通 — Ikeda Shoju 池田証寿 —Yamamoto Shingo 山本真吾 — Takada Tomokazu 高田智和 .
Charlotte Denoël (conservatrice en chef pour les manuscrits médiévaux) a ouvert la séance par une présentation de l’histoire de la constitution du fonds des manuscrits latins de la Bnf. dont elle a rappelé les temps forts de l’évolution vers une qui allait devenir la bibliothèque nationale. Le fonds originel provenant des librairies royales s’est vu enrichir régulièrement au cours de son histoire. Constituant une partie de la bibliothèque royale devenue pérenne, il a surtout profité des politiques d’acquisitions massives à l’époque de Colbert et plus tard des confiscations révolutionnaires : des quelques centaines de manuscrits latins provenant de la librairie de Charles VIII (1483-1498), le fonds latin en comptait 8822 au milieu du XVIIIe siècle, pour 19747 volumes en 2007.
Sur le thème des arts libéraux et des gloses, Franck Cinato (CNRS, HTL, UMR 7597) a présenté plusieurs manuscrits, les uns pour la mise en page prévu pour accueillir gloses ou commentaire[1], les autres en raison de l’attitude inverse, où les additions postérieures confèrent aux livres un aspect « vivant » et évolutif, qu’il s’agisse de pharmacopée[2] ou de grammaire latine[3] . Pour terminer, nos invitées ont pu voir l’exemple d’un outil de travail des glossateurs, le second volume du Liber glossarum ancêtre du dictionnaire encyclopédique réalisé à la fin du VIIIe siècle[4] .
Après le survol du versant profane, Sumi Shimahara (maître de conférence, Université de Paris Sorbonne) a dressé, une synthèse des étapes de la confection de la Glossa ordinaria, prenant comme exemple de la Glose biblique « standardisée » un manuscrit de la fin du XIIIe‐début du XIVe siècle[5].
En conclusion de la rencontre, Andreas Nievergelt (Université de Zürich) a attiré l’attention sur des gloses germaniques traduisant Arator[6], ainsi que d’autres rédigées selon un procédé cryptographique.
左から右へ left to right: Kosukegawa Teiji 小助川貞次 — Ishizuka Harumichi 石塚晴通 — Yamamoto Shingo 山本真吾 — Ikeda Shoju 池田証寿 — Franck Cinato — Fujimoto Kaori 藤本香織
Je tiens à adresser mes remerciements chaleureux à Charlotte Denoël, sans qui cette rencontre n’aurait tout simplement pas eu lieu ; à Sumi Shimahara, qui spontanément nous a fait partager sa connaissance des textes bibliques et à Andreas Nievergelt, tout spécialement pour sa générosité. J’exprime encore ma gratitude à Kaori Fujimoto et Kazuhiko Suzuki qui ont traduit avec la plus grande compétence les exposés et les échanges auxquels ils donnaient lieu. F.C. Voir aussi les dossiers d’HEL n° 7 : Lecture vernaculaire des textes classiques chinois
NOTES
[1] Les œuvres de Virgile —par exemple le manuscrit Paris, BnF, latin 7926 ; le Paris, BnF, latin 10307 constitue une édition commentée de Virgile, dans laquelle le commentaire de Servius a été copié en regard des poèmes
[2] Le Paris, BnF, latin 6862 : le livre d’un médecin, l’herbier du Ps.‐Apulée avec des additions.
[3] Deux exemplaires de la grammaire de Priscien de Césarée qui ont eu des destinations différentes : le livre de travail d’un maître, le Paris, BnF, latin 7496, annoté par Heiric d’Auxerre et le Paris, BnF, latin 7501, exemplaire destiné à l’école de Corbie.
[4] Le Paris, BnF, latin 11530 ; voir la présentation de l’édition en cours.
[6] Paris, BnF, latin 8318, f. 3r‐48v.
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