Colloque SHESL-HTL 2011 : VERS UNE HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA GRAMMAIRE FRANÇAISE ? MATÉRIAUX ET PERSPECTIVES

27-29 janvier 2011

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De nombreux travaux ont été conduits dans le domaine de l’histoire de la grammaire française depuis les études fondatrices de Jean Stéfanini (1962) et de Jean-Claude Chevalier (1968) ; le champ de l’histoire des théories lui-même s’est organisé et structuré (création de revues, organisation de nombreux colloques ; thèses ; constitution de corpus et éditions, diffusion dans les cursus universitaires) ; les résultats se sont accumulés; les questions soulevées ont évolué et se sont diversifiées (histoire de concepts, modalités d’émergence d’une notion, histoire des problèmes, étude des conséquences de l’outillage d’une langue comme le français, histoire du discours grammairien). Le colloque devra être l’occasion à la fois de :

-Tenter une synthèse des résultats disponibles (peut-on – doit-on, est-il intéressant de – dater des inventions dans le domaine, mesurer des progrès, identifier des pertes, des ruptures, des changements de paradigmes ?) ;

– Faire le point sur la diversité des questions et des problèmes auxquels se sont intéressés (ou pourraient s’intéresser) les historiens de la grammaire française ;

– Susciter une réflexion d’ordre épistémologique sur les enjeux soulevés par ces travaux et sur la place qu’ils occupent dans le champ de la linguistique française (quels modèles pour penser l’historicité de la description du français sur le long terme ?). Parmi les questionnements et les pistes thématiques autour desquels s’organiseront les travaux du colloque, on retiendra notamment :

1. le découpage des domaines d’analyse : le son et la lettre, le classement des mots, la morphologie et les catégories, la syntaxe, les marges de la grammaire (ponctuation, listes lexicales, versification…)

2. l’histoire des concepts, des termes, des réseaux conceptuels et terminologiques : les phénomènes d’invention, de transfert, d’emprunt, de « bricolage », de traduction, de réinterprétation, de transmission (qu’y a-t-il avant un concept ? comment s’opère le changement de format des problématiques ?…)

3. la question de la classification des grammaires, de l’articulation entre histoire interne et externe (pédagogie, institution du français…). Les textes grammaticaux peuvent ressortir à des genres, à des projets, à des types, se situer dans un courant ou une école, susceptibles de déterminer des organisations différentes : grammaires pour les étrangers, grammaires scolaires, grammaires générales, grammaires savantes, remarques, traités partiels…

4. les formes du discours grammairien : traitement des exemples, écriture des règles, mise en paradigme, en tableau, formalisation, écriture dialoguée…

5. le français, ses variétés, et les autres langues :

l’usage des autres langues dans les grammaires du français: les pratiques contrastives, le statut de la variation, la question des « qualités » des langues, du génie du français…

– Y a-t-il des problèmes propres à la grammaire du français, communs aux grammaires des langues romanes, européennes, aux traditions issues du modèle latin ?

– Quelle est l’influence de la grammaire française sur les autres traditions ?

6. l’histoire et sa représentation :

– L’écriture de l’histoire dans les textes grammaticaux eux-mêmes (réception, filiation, pratiques de la citation, horizon de rétrospection) ;

-La mise en récit de la grammaire française (Ferdinand Brunot et ses prédécesseurs, Jean-François Thurot, Bernard Julien, Gabriel Henry, Julien Tell…) On pourra questionner la notion même de texte fondateur dans ces deux perspectives.

Société d'histoire et d'épistémologie des sciences du langage